samedi 10 mai 2014

Ce petit Troisieme...

Ce petit troisième...



Celui qui est dans mon cœur, mais qui ne sera jamais dans mon ventre. Celui qui pourtant est dans ma tête, tous les jours que Dieu fait.
Celui qui est dans mon cœur, mais qui ne sera jamais dans mon ventre, même si j' éprouve cette sensation de " grossesse", avide de la fin, de la connaissance, de ce premier regard....
Celui pour lequel nous nous mettons à nu depuis plus d un an.
Celui qui fera de moi cette vraie maman, celle qui ne le deviens pas pour se sauver elle même ( cf article "sauvetage").

Je ne saurai expliquer cette sensation, cette envie...
On m a demandé de l expliquer tant de fois, on m a demandé de mettre tant de mots dessus que cela en devient déroutant.
Être maman, devenir maman, cela est il si réfléchi? N y a t il pas une part de " tripes" dans cette envie la?
Pommier et moi nous sommes tournés vers l' adoption car je ne suis pas en mesure de porter ce troisième enfant sans mettre ma vie en danger.
Nous nous sommes posé, je crois, les bonnes questions. A savoir les difficultés d attachement, les difficultés psychologiques et les besoins innérants au passé de cet enfant qui n' aura pas été mien depuis sa naissance, un enfant que je n aurai pas su protéger dés ses premiers instants.

Mais ce petit troisième... celui la même que j essaie de ne pas m imaginer, garçon ou fille... bébé ou petit enfant... je me rend compte qu il est dans mes tripes quand même. J en parle comme s' il ou elle était déjà là. Je prend des décisions,  je conçois ma maison, je tisse ma vie actuelle et future autour de lui/elle.
Je m' engage, sans m en rendre vraiment compte, un peu plus chaque jour, vers ce futur commun.

Cet enfant, je l' attend, impatiemment...
Il me tarde de voir sa frimousse, d entendre sa voix. De sentir son odeur, même si elle n' est pas mienne. Je prépare sa vie future déjà... avec sérénité parfois et inquiétudes aussi.

Mais il est la... ce petit troisième...
Dans mes tripes, dans ma tête...
Et même si on nous a donner le droit de nous mettre en quête de lui, même si nous avons "postulé"  dans beaucoup de conseils généraux de France, nous ne l aurons peut être jamais.
Je n' arrive pas a me faire a l idée...
Alors je regarde devant, j essaie de ne pas me dégoûter de l' attente...
Et je rêve...
Je rêve de cette famille a 5... comme les 5 doigts de ma main...
Et je rêve... de cet enfant qui fait déjà partie de mes tripes et qui j espère entrera vite dans mon cœur.
Mais ce que j espère plus que tout...
C est d entrer dans le sien....

Telle est la vraie question de la parentalité adoptive.
Malgré toute notre motivation, notre amour a revendre, notre enthousiasme,  notre empathie, Le lien se fait a 3: les parents et l' enfant....
Et si ça ne marchait pas?
Et si il ne m' aimait pas?
 Et si  l adoption ne se faisait tout simplement jamais?


Je me laisse aller a croire qu un jour tout cela sera dernière nous,
Quand je serrerai dans mes bras ce petit corps d enfant... mon troisième enfant... le petit dernier... celui qui aura été tant  attendu et pour lequel nous auront tant lutté.


samedi 3 mai 2014

Le sauvetage

Alors que je sombrai dans la maladie,
Que mon coeur se noircissait de pensees egoistes,
Que mon ame etait blessee, trahie, et, je le croyais, condamnee.
Alors que le monde entier se dressait devant moi,
Que l épreuve etait trop dure, trop ereintante,
Qu elle me renvoyait dans un etat de miserabilité, de faiblesse, de solitude,
Il etait là,  lui.
Petit etre blond, aux grands yeux bleus,
Touché lui aussi par la trahison, la tristesse et  le manque,
Il a su me prendre la main, moi l adulte, et me conduire,
Il m a amené où je n'aurai  jamais pu aller seule....
Il m a porté,
Il m a sauvée
Mon sang,  ma chair,  mon fils...
Il m a sauvée de ce desir de non vie, de cette "moi" qui aurait pu tomber...
Quand mon corps, meurtri par la maladie, 
Affamé de drogues medicamenteuses,
Friand de pathologies annexes,
Me criait de baisser les bras,  de me laisser aller,
Enfin...
L idée, l espoir,  le desir, la force, la vie,
Ont germé, là,  au fond, tapis dans l ombre...
Et la representation, grandissante, jour apres jour,
Envers et contre tous, et surtout contre ce mal qui me rongeait,
A pris possession de mon coeur et de mon ame.
Me donnant assez de force,  enfin, pour la lutte.
Car mon ame, seule, mon corps, seul, n etaient plus raisons suffisantes,
Il te fallait toi,
Mon sang, ma chair, ma fille.
Il te fallait exister, dans mon ventre,
Pour me sauver...de ce corps qui n est plus le mien desormais.
Et toi, que je ne connais pas encore,
Dont je ne sais pas encore le prenom, ni le sexe, ni l age.
Toi qui aura ete voulu, désiré et attendu, plus qu aucun autre,
Toi qui aura ete l objet d un périple parental,
Tu sauveras toi, cette idee de n avoir su etre mere que par necessité,
Tu sauveras ce que je suis, une mere.
Vous serez tout les trois le pourquoi de mes matins, et de tous mes instants.
Vous serez tout les trois le pourquoi de mes levres esquissées en sourires.
Ils m auront sauvé la vie.
Tu auras sauvé mon coeur.